Bonsoir à tous !
Comme vous le savez sans doute, les études de pharma offrent un éventail très large de carrières. Rien de mieux que de profiter de l’été pour faire des stages et ainsi découvrir toutes ces voies qui s'offrent à nous ! Libres et autonomes à la fac, c’est à vous d’aller vers les professeurs pour solliciter un éventuel stage, de faire les démarches administratives (plus ou moins laborieuses) et même d’aller voir le doyen si besoin. Bref, un petit parcours du combattant qui en vaut néanmoins la chandelle !
Pendant une petite semaine, j’ai effectué un stage à l’
Institut Gustave Roussy, le premier centre de lutte contre le cancer en Europe, situé à Villejuif. C’est la première fois qu’a été organisé un stage de découverte pour les 2e années. Durant ces quatre jours, j’ai pu découvrir les différents rôles que pouvaient avoir un pharmacien à l’hôpital. Un petit résumé de cette expérience ? Le voici, le voilà !
Au début de la semaine, j’ai été accueillie par une assistante hospitalo-universitaire. Elle nous a présenté son brillant parcours puis nous a détaillé les différentes possibilités de métiers du pharmacien hospitalier. Je ne vous évoquerai seulement ce que j’ai pu réellement voir.
Elle nous a tout d'abord fait découvrir son
laboratoire d’immunologie-oncologie. Son interne (filière IPR) ainsi qu’un pneumologue italien étaient en train d’
étudier la sénescence ainsi que l’exhaustion des lymphocytes T dans le cancer du poumon. En effet, dans certains cas d’immunothérapie, la réponse immunitaire observée face aux cellules cancéreuses n’est pas à la hauteur de celle attendue. Est-ce que cela est dû au vieillissement biologique (sénescence) du patient ou bien à l’exhaustion- autrement dit, au fait que le système ait été trop souvent stimulé ? Ils étaient donc en train de comparer les lymphocytes T d’une personne jeune avec ceux d’une personne âgée pour étudier la sénescence. Le principe de l’expérience était de mettre en évidence, par cytométrie en flux, la présence ou l’absence des marqueurs extracellulaires et intracellulaires (par perméabilisation de la cellule) sur les deux populations de lymphocytes T puis de comparer. Ces derniers présentaient en effet de multiples différences. Pour s’assurer que les résultats obtenus ne sont pas le fruit du hasard, il faudra recommencer l’expérience de nombreuses fois.
A de nombreuses reprises dans la semaine, j’ai été au
laboratoire de pharmacologie. J’ai pu revoir brièvement les techniques de séparation et spectrales vues en cours, notamment la spectrométrie d’absorption atomique et la spectrométrie de masse. On m’a présenté l’activité de « routine » qui consistait à
doser des inhibiteurs de tyrosines kinases prescrits lors des cancers, ou encore de platines, de busulfan et de melphalan. L’IGR effectue aussi les dosages de
médicaments psychotropes des patients de l’hôpital Paul Guiraud juste à côté. Le pharmacien ne manipule pas mais s’occupe essentiellement de l’
analyse des résultats. Par exemple pour le busulfan, on effectue plusieurs prélèvements après la première dose afin d’avoir une idée de sa métabolisation et de contrôler l’exposition totale du patient : le pharmacien pourra en effet
conseiller une adaptation de la posologie. Ce médicament antirejet de greffe a fait l’objet de longues recherches : en regroupant toutes les données des enfants de moins de 9kg ayant reçu du busulfan, à l’échelle européenne, de nouvelles recommandations paraitront bientôt dans une publication. Cela constitue une partie de l’activité de recherche de notre professeur de pharmacocinétique, en plus de son activité hospitalière.
Au cours de la semaine, j’ai pu visiter le
service de radiopharmacie et la
pharmacie clinique de l’hôpital, voir comment étaient gérés les médicaments, les stupéfiants ainsi que les dispositifs médicaux. Une interne m’a aussi présenté ses
recherches in vivo et in vitro. On est passées à l’animalerie où elle comptait et procédait au suivi de ses souris. (Manipuler des souris, il faut aimer ça... Sachez que c'est le chercheur qui devra lui-même mettre fin à la vie de la souris au moment voulu, par intoxication au CO2 ou par dislocation cervicale >.<" )
Le dernier jour, j’étais au
laboratoire de thérapie cellulaire. On m’a détaillé le devenir des cellules souches hématopoïétiques (CSH), du
prélèvement à l’administration en passant par les étapes de congélation et de décongélation. D’ailleurs, pour entrer dans la
zone à atmosphère contrôlée où se déroulait la congélation, il a fallu s’habiller d’une combinaison adaptée, d’un masque, de surchausses, enlever ses bijoux, ne pas être maquillée, etc… afin de limiter au maximum l'entrée de toute particule/ micro-organisme ... Bref, une varie application d'un cours de qualité !
Ces CSH permettront aux patients qui ont subi une chimiothérapie, de sortir de l’aplasie (diminution drastique voire absence de cellules souches hématopoïétiques permettant la différentiation et le renouvellement des cellules du sang). Le rôle du pharmacien consistera principalement à
contrôler les procédés, la qualité du greffon et à libérer le lot après certification.
Voili voilà, j'ai essayé de vous résumer brièvement ces quelques jours de stage !
Un
stage vous permettra à la fois de concrètement
voir ce que vous avez appris en cours, de discerner ce qui vous plaît ou ce qui vous déplaît. C’est aussi l’occasion de discuter avec des externes, des internes, des praticiens hospitaliers ayant vécu différents parcours tous aussi brillants les uns que les autres, et peut-être de vous en
inspirer pour tracer
votre propre chemin !
N’hésitez donc surtout pas à en solliciter l’année prochaine !